Tamara en formation aux Pays-Bas : Inside out!

Salut, je suis Tamara, actuellement volontaire à Hors Pistes et il n’y a pas longtemps, avant l’explosion de la grande vague corona, quand la vie était encore normale et que nous étions tous sociaux (hors zoom, je veux dire), j’ai eu la chance de participer à une formation incroyable « Inside out » aux Pays-Bas. Le sujet principal de la formation était le développement personnel, la conscience de soi et, en général, l’importance de la découverte de soi.

Nous tous, les humains, sommes des individus à part entière, nous venons de différentes sociétés, nous parlons différentes langues, nous avons des pensées, des croyances, des rêves, des souhaits, des besoins et des points de vue différents. Nous avons tous vécu des expériences qui ont façonné notre identité, qui est unique.

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Mais comment définir notre identité, comment l’exprimer et interagir avec la société? Notre formation a commencé avec ces questions et 17 participants, 17 étrangers de différents milieux socioculturels réunis dans un même espace ont commencé à se questionner eux-mêmes, puis à partager les uns avec les autres. Nous sommes ensuite allés plus loin pour souligner quels sont nos côtés les plus forts ou les plus faibles, c’est ainsi que nous savons maintenant ce sur quoi nous devons travailler davantage, ce que nous voulons améliorer en nous, etc.

Nous, participants à la formation et futurs travailleurs sociaux (enfin, certains d’entre nous au moins), avons souvent l’ambition de faire changer certaines choses dans nos sociétés locales, mais avant de penser au changement pour les autres, nous avons réalisé le besoin et l’importance de l’auto-exploration.

Outre les résultats très utiles des réflexions sur soi, nous avons commencé par cette étape à mieux nous connaître dans le groupe. Aussi, nous nous sommes rapprochés des valeurs fondamentales du travail social – respecter la valeur des individus, accepter et apprécier la diversité, soutenir l’inclusion sociale et les relations humaines et créer un espace sûr en général sans attitudes de jugement. Car là-bas nous avons vécu tout cela nous-mêmes en tant que groupe, où nous n’avions pas peur d’exprimer nos idées ou nos sentiments et où nous étions écoutés et nous écoutions sans jugement. (Ici, je dois mentionner nos incroyables formateurs qui ont brisé la glace en premier, qui ont inspiré, encouragé et renforcé tout ce processus).

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Soyons d’accord qu’aucun de nous ne veut être jugé, alors pourquoi jugeons-nous les autres autour de nous? Peut-être parce qu’en jugeant quelqu’un, nous nous montrons supérieurs à lui? Et pourquoi devons-nous être supérieurs aux autres? Peut-être parce que nous vivons une période capitaliste blanche et dominée par les hommes et que la société est habituée à tous ces stéréotypes que nous avons créés. Et comme nous faisons tous partie de sociétés différentes, nous devons réaliser et considérer les différents contextes sociaux et les formes de construction sociale créées par les hommes (nous, les humains) qui renforcent différents types d’oppressions sur chacun d’entre nous.

Après avoir discuté de 3 principales constructions sociales que sont le capitalisme, le patriarcat, la suprématie blanche et approfondi le sujet, le temps était venu d’utiliser la pratique pour vérifier la théorie.

Nous avons eu le temps et l’espace pour préparer nos propres activités et pour résoudre des problèmes en utilisant des méthodes d’éducation non formelle. Pour moi, cela a été l’une des parties les plus excitantes de la formation. D’une part, nous étions les créateur·rice·s des activités, d’autre part j’ai encore une fois apprécié la force et l’importance de l’éducation non formelle et j’ai également réalisé que nous ne pouvons jamais planifier pleinement le processus et les résultats de l’activité (ce qui  rend cela vraiment unique). Tout ce processus est vital, très interactif et plein d’imprévus car il y a autant d’actions et de réactions que de personnes participantes et finalement nous apprenons tous quelque chose les uns des autres. Et je pense que l’apprentissage par la pratique est la meilleure façon d’apprendre. J’ai vu à quel point ces méthodes éducatives sont puissantes et significatives, personne ne se situe au dessus des autres et le programme est créé en fonction des besoins des individus, qui prennent toujours en compte les sentiments et les émotions – à la différence de l’éducation formelle.

Maintenant que c’est ma 4e semaine de quarantaine (et qui sait combien il en reste), j’ai eu plus que suffisamment de temps pour réfléchir et je pense que dans cette situation, il est si facile de voir à quel point nous sommes réellement les mêmes (j’en étais toujours sûre, mais cette situation rend tout encore plus clair) et ce qui importe le plus, ce sont les relations entre les humains.

Je ne sais pas si j’ai clairement exprimé tout ce que je voulais dire. Mais je suis très reconnaissante de cette expérience et de toute mon expérience de volontariat en général. Je ne sais pas exactement ce que je ferai à l’avenir, si je continuerai le travail social et l’éducation non formelle au niveau professionnel ou non, mais ce que je sais, c’est quoi que je devienne dans ma vie future, ces principes, exemples et expériences (et les très bons souvenirs aussi) dureront pour toujours et resteront avec moi dans chaque travail que je décide de faire.

P.S: Je ne dis rien sur les gens incroyables que j’ai rencontrés là-bas et sur le nombre de beaux moments que nous avons passés ensemble au milieu des champs interminables des Pays-Bas (certaines choses resteront privées).

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