Samantha et Lua: Formation « ERIS APPLE FOR CONFLICT RESOLUTION »!

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C’est en recherchant des offres de services civique pour ma future année sabbatique post-licence que je suis tombée sur cette annonce de formation internationale. “One last chance, Eris Apple for conflict resolution”, une semaine de formation sur la gestion de conflits à Chypre avec des jeunes venant de toute l’Europe et au delà. Le tout quasiment entièrement financé par le programme Erasmus+. Après quelques emails et un peu d’organisation je me retrouvais à passer une semaine au cœur des montagnes chypriotes avec une vingtaine d’autres participants. L’expérience fut toute autant enrichissante humainement que intellectuellement.

D’un point de vue personnel, ce training fut vraiment salvateur. Ce fut une occasion unique pour sortir de ma zone de confort et de mon quotidien. Tout le monde étant dans la même situation, l’intégration fut très rapide. La première journée a été uniquement consacrée à créer du lien entre les participants pour favoriser la confiance et l’esprit d’équipe. Et ce fut un succès ! La bienveillante ambiance nous a permis d’aborder certain sujets sensibles ou personnels en toute confiance. Nous avons appris à écouter avec empathie et à essayer réellement de comprendre les idées des autres plutôt que de les rejeter directement.

L’approche pédagogique de la majorité des formations Eramsus+ est basée sur des méthodes d’éducation non-formelle, comportant des exercices de mise en pratique et l’apprentissage par l’interaction et les discussions de groupe. Ces méthodes rendent la formation plus intense, car c’est le groupe entier qui apprend par ses expériences et évolue ensemble. Personne n’est laissé de côté et chacun trouve sa place pour apporter sa contribution propre. Certains enseignements plus théoriques sont tout de même incorporés, mais toujours en appui d’exercices plus pratiques.

J’ai choisis de partager l’un de ces enseignements, m’ayant particulièrement marqué et étant facilement applicable à diverses situations du quotidien. Il s’agit d’un modèle permettant de décomposer une situation de conflit pour mieux en comprendre l’origine et donc faciliter la réconciliation. Le principe est de dissocier la position des deux parties en trois catégories : la position affichée, les intérêts engagés et les besoins auxquels répondent ces actions. L’idée est que dans une situation de conflit, seulement la première catégorie est visible, mais celle-ci ne permet pas à l’autre partie de comprendre les fondements de l’action. Il s’agit du pic de l’iceberg. Une grande partie des conflits, tout particulièrement dans la sphère privée, surgissent d’un manque de compréhension des modes d’action du proche ou du partenaire. Mais ce modèle incite à explorer puis à partager ce qui se cache sous la surface de l’iceberg. Car en se connectant avec ses besoins profonds (les besoins étant communs à tout être humain : reconnaissance, sécurité…), on peut comprendre quels sont les intérêts que l’on cherche à défendre en agissant d’une certaine manière. Il n’est pas forcément évident de comprendre comment les autres personnes réagissent face à telle ou telle situation, mais parler en terme de besoins est bien plus universel. Ce modèle est assez proche d’un autre enseignement que j’ai pu découvrir durant cette formation, qui est la communication non-violente, théorisée par Marshall Rosenberg. Toutes ces méthodes reviennent à l’importance d’être connecté à nos besoins et à notre ressenti pour mieux se comprendre et être plus responsable de nos propres actions. L’idée que nous avons tous les mêmes besoins fondamentaux, allant de l’autonomie à l’intégrité en passant par la protection, est très rassurante, car au final nous pouvons tous trouver un terrain d’entente. Nos besoins sont les mêmes et seulement notre manière de les exprimer et de les demander diffèrent.

J’ai toujours aimé voyager et je suis profondément convaincue des bienfaits qui résultent d’une petite escapade hors du quotidien, mais j’ai été vraiment surprise par la quantité de choses que j’ai pu apprendre durant cette semaine, aussi bien humainement que intellectuellement. Je suis tombée sur cette formation par hasard, c’était ma première mais je sais que j’en ferai d’autres.  Apparemment c’est comme un virus, une fois attrapé, on n’arrive plus à s’en débarrasser. C’est en tout cas ce que m’a témoigné l’une des participantes qui en est déjà à sa neuvième formation en quelques années seulement. Et c’est vrai qu’une fois lancé, la tentation est grande de réitérer l’expérience. Car quel beau moyen pour rencontrer des personnes venant de dizaines de pays différents, améliorer son anglais, accumuler de nouvelles connaissances tout en enrichissant son CV ainsi que son carnet d’adresses !

C’est aussi et surtout une occasion incroyable pour rencontrer des personnes exceptionnelles et se créer des souvenirs magnifiques. C’est finalement s’accorder une petite pause dans son quotidien pour plonger dans une aventure nouvelle et enrichissante, le temps de quelques jours. Alors qu’est-ce que vous attendez ?