Roxane :
16 Juillet 2018. Me voilà partie pour une expérience d’un an au Caire, en tant que volontaire européenne au sein de l’association Sting for Consultancy, une ONG développant un projet de volontariat local dans des écoles de réfugiés subsahariens. Mon rôle au sein de l’organisation est la coordination et l’animation de la communauté des volontaires égyptiens se rendant dans les écoles.
Bien qu’ayant à cette époque une connaissance assez pointue de l’Egypte d’un point de vue historique, et me semblait-il, culturel, rien ne m’avait préparé au choc que j’ai pourtant vécu à mon arrivée. Tout est tellement différent de premier abord que je ne pourrais même pas expliquer ce qui m’a le plus surpris. Un peu tout je pense. La cacophonie constante du traffic, les regards appuyés ou au contraire fuyants, la profondeur des relations amicales qui se créent facilement, la gastronomie (comment ça les Egyptiens ne vendent pas du couscous à chaque coin de rue?!), et puis biensûr le climat ambiant indéfinissable mais unique, résultat des dernières années de politique du pays, que l’on ressent dès que l’on se balade un peu dans les rues du Caire.
Et puis les jours s’enchaînent, la prise de ses repères, la découverte du travail à l’association et de la ville s’accompagnent des voyages au travers du pays: ses déserts, ses oasis, son Nil (« Fleuve impétueux et tumultueux »), ses souks, ses plages blanches ou noires, ses fonds marins, ses montagnes et ses monuments historiques et sublimes.
Après 8 mois ici, je suis encore surprise tous les jours par de petites choses que je n’avais pas encore expérimenté. En bien ou en mal, qu’importe. L’Egypte et les Egyptiens me font me remettre en question tous les jours et au delà de la mission au sein de l’ONG, c’est cet aspect là de l’experience du service civique et plus particulièrement du pays, que je souhaite continuer à explorer pendant les quelques mois restants.
Tout va bien, Imhotep (Astérix et Obélix nous ont induit en erreur, ce mot n’est vraiment pas utilisé ici!).
Cédric :
« En volontariat en Egypte depuis Juillet 2018, j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec différentes structures, à Alexandrie et au Caire. Je suis actuellement chargé de la formation des bénévoles égyptien.ne.s dans une association qui les envoie dans les écoles pour enfants réfugié.e.s du Caire. J’y implémente un cycle de formation ayant pour objectifs de développer leurs savoirs et méthodes d’éducation, mais aussi et surtout leur confiance en eux et leur émancipation, au travers d’ateliers d’expression, de théâtre forum, ou en les transformant eux-mêmes en animateurs !
Mes découvertes les plus marquantes de l’autre côté de la Méditerranée sont sans doute le Nil, le désert, une végétation étonnement luxuriante, l’absence de code de la route et les sandwiches aux frites.
Ce pays est, à ma connaissance, la plus grande communauté anarchiste du monde, avec les avantages et les inconvénients que cela implique. Une communauté qui compte 100 000 000 de membres repose sur l’interdépendance des individus qui la composent : on peut toujours compter sur l’aide de son voisin, même quand on ne la veut pas forcément. L’Egypte est une symphonie de klaxons, que viennent parfois ponctuer les cris des supporters de foot dans les cafés. Une tempête d’expériences, de rencontres, de policiers, de pauvreté. L’Egypte fait partie de ces endroits où on y laisse forcément un peu de soi quand on le quitte, et je suis ravi de pouvoir continuer à lui donner encore un peu de Cédric pour les cinq prochains mois. »